LA CHAIR EST FAIBLE

Sketch comique d' Henri Poupon

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Raimupoupon1.jpg (46364 octets)Poupon

On entend des applaudissements, des bravos, brouhaha de la foule: bravo! bis ! une autre ....

Une voix :            Mesdames, messieurs, ici chacun son tour.La parole passe maintenant à notre ami Jules qui va nous dire  un morceau de son                               répertoire.

L'artiste              Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise moi ? Je n'en sais rien

Le Souffleur       Dis nous un monologue

A                          J'en ai appris qu'un et encore je le sais pas

S                         Et bien je te soufflerai, comment ça s'appelle ?

A                        La viande est tendre

S                         La viande est tendre ?...Tu veux dire " la chair est faible " ?

A                        Ah oui tu as peut-être raison, tu le connais ?

S                         Diable ! de francisque Sarcey

A                        C'est ça oui de Sarcisque francey , créé par monsieur Coquadin colet

S                         Non...Coquelin Cadet ! ...

A                         Créé par Monsieur Colaquin Codet  dans l' Truc à Douro

S                        Au Tro-ca-dé-ro !

A                       Ah! mais tu vas pas me contrarier longtemps, toi ?

S                         Je te contrarie pas...je te souffle

A                       Ah ! bon parce qu'autrement je dis rien moi tu sais, je m'en fous. Je veux bien vous faire plaisir, mais il ne faut                                                         pas exagerer. Parce que j'ai dit des monologues dans une autre société que la vôtre.

S                       Te fâche pas quoi... vas-y.

A                      Comment ça commence ?

S                      Par la faim...

A                     Ca commence par la fin ?

S                      Mais non :  par la faim...(épelant ) f-a-i-m...par la faim tenaillé jusqu'au fond des entrailles...

A                     Ah ! oui, j'y suis : Par la faim tenaillé jusqu'au fond des entrailles...

S                       Un vagabond passait le long d'une muraille..

A                     Par la faim tenaillé jusqu'au fond des entrailles...un vagabond p...(au souffleur ) qu'est-ce qu'il faisait le long de la muraille ?

S                       Il passait

A                     Ah! bon !  tu es sûr ?  Oui ! ( continuant ) Un vagabond passait le long d'une muraille..

                         Sous un ciel tel qu'il est quand la foudre s'y cache

                         les cochers étaient noirs et soûls comme des vaches.

S                     Le clocher était noir comme sous une bâche.

A                    Oui, ça va : On entendait les cris de la biche aux abois

                        Et Frédéric Mistral soufflait dans un hautbois...

S                     Tandis que le mistral soufflait dans les hauts bois...

A                    ( véxé ) Et il devait souffler sûrement mieux que toi.

S                    T'énerves pas quoi... enchaîne

A                  Mais je fais que ça, c'est vous qui êtes déchaînés ....( un temps )...Alors tu souffles ou tu souffles pas ?

S                  Attends une seconde , j'sais plus où j'en suis

A                   Tu vois pas que la page est finie

S                  J'ai complétement perdu le fil.

A                 Eh ! bien change l'aiguille et puis tourne la page, imbécile

             

  POUR LE PHONO : 2° FACE       phono.jpg (1934 octets)

 

A                  Alors ça y est oui ? Où en étions nous ?

S                  Soudain un vieux marin...

A                  Ah! oui ! ça c'est le passage que je sais le mieux:                                        

                      soudain un veau marin...

S                  Non...Un vieux marin...

A                  Soudain un vieux veau marin quittant ses espadrilles...

S                  Quittant son escadrille...

A                   Soudain un vieux marin qui danse le quadrille

                    Voyant qu'il n'avait plus ni foyer, ni famille

                    Lui dit : viens donc chez moi tu trouveras le joint

                    Je suis le fils du maire et du premier adjoint

S                Je suis le fils de la mer, je pars le premier Juin

                   Tu n'en sais pas un mot mon vieux.

A                Et toi tu souffles comme un pied. Qu' est-ce qu il y a après eh ! saucisse ...

S                Alors le vagabond...

A                Alors le vagabond qui était saucisson...qui était sans souci

                   Entra dans la maison en lui disant : Merci!

                   Et il vit du marin agréable surprise

                  La femme toute nue et la bonne en chemise.

S                La femme toute émue et la table encore mise..

A               Je le sais ( enchaînant ) Voilà dit le marin, je vous présente un frère

                   C'est un gaillant verrier, un héros de naguère...

S               C'est un vaillant guerrier, un héros de la guerre

A               C'est Vaillant-Couturier, un héros de la guerre

                  Il n'en a certes pas rapporté de butin      

                  Méfiez-vous qu' il fauche, c'est un fils de ...( au souffleur ) un fils de qui déjà ?

S                C'est un enfant de Foch, un vrai fils de Pétain

A                Eh! ben! mon vieux !

S                 Allez va c'est presque fini...( soufflant ) ...mange à ta faim lui dit...

A                 Mange à ta faim lui dit le marin sans effroi...

                    Et il laissa tomber son nez dans le boeuf froid.

S                  A ce moment minuit sonnait dans le beffroi...

A                  ( au souffleur ) C'est la même chose  ( récitant ) Tout à coup...

                    Un grand bruit...un grand bruit...puis plus rien

                     " Ne vous en faites pas ! s'écria la patronne

                    C'étaient un Espagnol avec un Autrichien...

                    Qui jouaient au foot-ball sur le lit de la bonne...

S                  C'était un épagneul avec un autre chien...

                    Qui buvaient dans un bol sous le lit de la bonne.

                    (à l'artiste) Tu pourras jamais t'en sortir mon vieux!

A                 Toi, tu t'en sortiras toujours, tu n'as qu'à lire ...Et encore tu lis mal...

S                  ( à l'artiste ) Allez va  ! ..: Tu vois dit le marin...

A                  Tu vois dit le marin,  ma mère est à côté

S                    La mer est à côté..

A                    Ma bonne n'est pas mal et tu pourras goûter

                     Tous les plaisirs divers en touchant ses tétés.

S                   En pêchant cet été...

A                  En pêchant cet été.

                      En un mot sois heureux, tu vas vivre un roman....( au souffleur ) ...et après ?

S                   En un mot sois heureux, tu vas vivre un roman

                     Dont tu ne sais encor que le commencement. Et c'est fini !

A                  C'est fini ? ...Eh!  ben,  il est idiot ton monologue.

S                  Ah ! Pourquoi est-il idiot ?

A                   Pourquoi ? Il commence : .... par la fin , il finit par : le commencement, et tu trouves ça intelligent ?

     Comment veux-tu qu'on ne le dise pas à rebours. La prochaine fois, tu le diras toi-même, moi je te soufflerai, tu verras comme c'est rigolo.

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