JULES et MOI
répertoire POLIN, 
chanson créée à la scala
Hommage à Charlus
Paroles H.Poupon
Musique Christiné
***
MARCHE
On s'était connu à deux mois
Sur les seins doux d'un' nourric' sèche
Lui avait l'gauche, moi le droit
Et dépêch' toi que j'me dépêche
Depuis on a grandi tous deux
Ensemble on est allé en classe
Et c'que l'un fait, faut qu' l'autr' le fasse
On s'est jamais quitté d'un ch'veu !
Parlé : " Ah ! ça c'est vrai,on n'a jamais pu se séparer; il est vrai
qu'il y avait des raisons pour ça.Oui !...sa mère l'avait eu avec mon père, n'est-ce
pas ? Alors on était presque parents...pas vrai ? Ah ! fallait voir si on était beau
tous les deux quand on était petit.Et puis, on était vadrouilleur, on était
espiègle.On passait sa vie à se faire titer les oreilles.Vous pensez....Il s'appelle
Jules et moi Thomas, ce sont des noms prédestinés.On allait à la même école, on avait
presque la même place, lui était le premier, moi... l' dernier, mais on sortait à la
même heure.On habitait la même maison, on couchait dans le même lit, nos parents
vivaient en famille. Et puis le soir, de temps en temps on faisait des escapades.Ainsi
tenez, la nuit quand ma mère et son père étaient couchés et puis que sa mère et mon
père aussi
Fallait nous voir
Quand y f'sait noir
Presque chaqu' soir
Quittant l'dortoir.
refrain
Jul's et moi, tout doucement dans l'escalier
Jul's et moi, à la main t'nant nos souliers
On s'disait tout bas : pourvu qu'ça n'soit pas un' sale
affaire
Qu'on s'f ich' pas le gueul' par terr'
Jul's et moi ouvrant la porte en douceur
Jul's et moi nous nagions dans le bonheur
Le coeur en émoi
Sans élever la voix
On marchait, moi et Jul's, Jul's et moi.
2° Couplet
Lorsque nous avons eu vingt ans
Avec Julot mon camarade
On nous mit dans l'mêm' régiment
Même escadron et même escouade
Or voyant qu'on n'se lâchait pas
Pas même' pour faire les corvées,
On nous surnommait dans l'armée :
Les soldats : Rosa-Josépha.
Parlé : Ah ! Le fait est qu'on se ressemble comme deux
jumeaux.L'adjudant nous mélange continuellement; même que lorsqu'un de nous
fait une blague, de peur de se tromper, il nous punit tous les
deux.C'est charmant! qu'est-ce que vous voulez...On ne nous voit jamais l'un sans
l'autre.Il mange dans ma gamelle, moi je me débarbouille dans la sienne...il
astique...mon fourbi, moi...j'astique le sien...on se prête la main , quoi ! Et, comme il
n'a pas le sou et moi non plus, on met tout ensemble et puis...on partage..il n'y a qu'
une seule chose qui peut nous faire reconnaître...C'est qu'il est meiux monté que
moi...il a un cheval tout ce qu'il y a de chic, tandis que moi...mon cheval c'est un
mulet.Alors là, y a pas de confusion possible.Et ben !...allez on a beau pas avoir
d'argent, mais on rigole bien tout de même!...
Fallait nous voir
Encor hier soir
Quittant l'dortoir
Quand y f'sait noir ( au refrain )
3° Couplet
Or, dernièr'ment, y a d'ça trois jours,
Dans un' de nos foll's chevauchées,
Nous eûmes une histoir' d'amour
Qui vaut la pein' d'êtr' racontée,
Un p'tit bijou bien fagoté
Un 'femm' très chic, pas d'l a cam'lotte !
Gaîment me proposant la botte;
M'dit : " J'suis bottée par ta beauté.
Parlé : Oui, figurez-vous qu'en s'adressant à moi elle me dit : Si tu
voulais...on...alors moi j'ai répondu:
- J'veux bien me sacrifier à toi, mais à une condition; c'est
que tu inviteras aussi mon copain parce que nous...on est comme qui dirait, les frères
siamois de l'amour, on ne se sépare jamais...Elle voulait pas le croire, attendu qu'elle
voyait pas la membrane; mais on y a promis d'y faire voir, alors elle a dit : ça colle
!...Sur ce on est entré chez elle, on a grimpé quelques étages...sept ou huit...et
quand nous sommes arrivés devant la porte de sa chambre, elle s'est écriée : Misères
huamines !...Je vois de la lumière, mon mari est déjà rentré; Je ne puis pas vous
recevoir...Comment allons-nous faire ? ...Alors, nous autres qui ne voulions pas avoir
monté seize étages à tous les deux pour rien du tout, on y a répondu : Ca ..c'est un
détail, si la chambre est occupée.Nous autres on n'est pas des princes, on est habitué
à la dure..vous devez l'être tant soit peu aussi...en tous les cas vous vous y ferez et
ma foi, à la guerre comme à la guerre.Ici on n'est peut-être pas si bien qu'à
l'Elysée; Mais ce sera tout de même plus commode que sur un paratonnerre !
L'oeil polisson
Ell' dit " c'est bon ! "
Alors d'un bond
Sans plus d'façon ( au refrain )
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